Fiches techniques: respect de l'intégrité et alternatives                  

La galerie d’influence néo-classique                                   


La galerie, couverte ou non, à décor néo-classique se retrouve sur plusieurs styles de bâtiments, particulièrement entre les années 1820 et 1860. Ses poteaux et balustrades sont faits de bois parfois découpés, chanfreinés ou tournés. L’élégance et la sobriété des éléments de la galerie s’accordent avec l’ensemble du bâtiment.

Les poteaux sont étroits et disposés à intervalle régulier.

Les éléments de décor s’inspirent tout particulièrement des styles classiques anciens.

Les poteaux sont tournés et respectent tantôt l’ordre ionique, tantôt l’ordre dorique.

Le respect de la symétrie dans la disposition des colonnes entre les ouvertures s’avère un détail important.

Lorsque la galerie est couverte, des arches pleines ou ajourées en bois ajoutent, par leur détail menuisé, à l’élégance de la galerie.

La balustrade est faite de balustres tournés ou carrés, les motifs sont variés, parfois particuliers à un territoire; hérités d’une façon de faire d’un artisan de la région.

Le motif de balustrade en forme de gerbe de blé de la balustrade est très ancien et s'observe à plusieurs endroits. 


Lorsque la galerie est couverte, des arches pleines ou ajourées en bois ajoutent par leur détail menuisé, à l’élégance de la galerie. Le manoir Casgrain de Rivière-Ouelle, constuit au début du 19e siècle, a une galerie couverte par le surplomb plus imposant du toit qui est supporté par des poteaux étroits décorés par de fines arches ajourées en forme de rayons de soleil.

Respect de l’intégrité

La galerie est un élément de l’architecture qui prend une grande signification à partir du début du 19e siècle. Sous l’influence des courants romantiques et des styles pittoresques, la galerie devient un attribut essentiel: signe d’ouverture sur le monde, de communication avec la nature et signe d’aisance. La galerie s’impose dans la nouvelle façon d’habiter au 19e siècle. L’engouement est tel que la majorité des maisons auront désormais une galerie couverte ou non en façade, et décorée à la mode du temps.

Il arrive fréquemment que la galerie soit modifiée et mise « au goût du jour ». Aussi il n’est pas rare de voir par exemple un bâtiment néo-classique dont la galerie est ornée d’éléments éclectiques issus de l’influence des styles à la mode à la fin du 19e siècle. Pour retrouver le modèle d’origine d’un bâtiment, il s’agit d’être attentif aux traces laissées par les anciens éléments. Sinon, on s’inspire des modèles connus sur le territoire à partir de photos anciennes.

La galerie est un élément esthétique majeur, mais ne doit pas faire ombrage au bâtiment principal; ses proportions doivent être adaptées au volume du bâtiment.

La balustrade est ajourée pour éviter de cacher les murs du bâtiment principal.

Les différents éléments de décor de la galerie doivent être conservés et remis en état pour éviter de banaliser l’ensemble de la construction.

Les éléments de bois de la galerie devraient être teints ou peints pour les protéger de l’eau et du soleil.

Le toit indépendant de la galerie doit être revêtu de la même façon que le toit du bâtiment principal.

Pour éviter de hausser les barreaux de galerie (hauteur règlementaire de 42 pouces), on peut ajouter simplement une barre horizontale supplémentaire de manière plus discrète.

Pour dissimuler le dessous de la galerie, on utilise des lattes de bois verticales, ou des treillis pré-fabriqués de largeur minimale de 2 pouces (ou à petits losanges, ex: double intimité)

À éviter: - les balustrades en plastique, en métal, en fer forgé

- les colonnes en plastiques ou en métal


Alternatives: - faire refaire des éléments d’origine de la galerie par un artisan ou trouver des éléments de bois sur le marché, compatibles avec le style du bâtiment.

Balustrade à motifs ajourés

 

Pour en savoir plus:

 Martin, Paul-Louis. À la façon du temps présent. Trois siècles d'architecture populaire au Québec. Coll. Géographie historique. Les Presses de l'Université Laval. 1999, 378p

Varin, François. ''La dentelle de bois''.Continuité. No.93.Été 2002. pp.58-60.

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