Couleurs d’origine

 

Les premières teintes disponibles

Les pigments nécessaires à la fabrication des peintures à base d’huile et de térébenthine étaient réalisés à partir de végétaux et de minéraux. La panoplie des couleurs d’autrefois ne rivalisait en rien celle d’aujourd’hui, du moins en nombre.

La disponibilité et la rareté des peintures au cours des 17e et 18e siècles laissent penser que bien des maisons et des bâtiments de ferme étaient laissés au bois naturel, ce dernier prennait alors une teinte grisâtre au fil du temps.

La couleur blanche obtenue grâce au lait de chaux est souvent remarquée surtout dans les régions qui la produisent en abondance. On enduit souvent les bardeaux de cèdre, les planches verticales et les murs de pierre pour les protéger des intempéries.

Le rouge "sang de boeuf", le jaune "ocre", le bleu "indigo", le noir de "fumée"et le blanc de "plomb" portent des noms sans équivoque sur leur provenance. Les poudres minérales ou végétales sont mélangées à des huiles de noix ou de lin et s’utilisent davantage sur de petites surfaces, comme les encadrements des fenêtres ou des portes et les volets.

Des toits rouges ou gris ardoise

Sur les toits, dès le début du 19e siècle, on tente de huiler et de peindre les bardeaux de cèdre pour augmenter leur étanchéité et leur résistance contre le feu. Des pellicules imperméables d’huiles végétales ou animales peuvent rendre les bardeaux plus étanches contre les infiltrations d’eau. Les produits se raffinent en cours de siècle. L’utilisation des peintures à base d’huile de lin, de couleur rouge surtout, puis de couleur ardoise gagne peu à peu la faveur populaire à la ville comme à la campagne.

Des murs de couleurs "terre"

Entre 1800 et 1840, l’utilisation de la peinture remplace tranquillement l’usage du lait de chaux sur les murs des maisons. On utilise alors des peintures blanches ou crèmes, des teintes grises ou jaunâtres et des teintes plus foncées pour les souligner les ouvertures.

 

Pour imiter la pierre de taille, on crée même des faux-finis, en mélangeant de la peinture de couleur grise avec du sable pour donner l’illusion de la texture de la pierre sur des planches de bois rainurées. L'utilisation de la peinture et des faux-finis demeure un luxe que seuls des notables et des bourgeois peuvent s’offrir la plupart du temps.

 

En 1860, un commerçant nommé M.G. Mountain prévient les lecteurs du journal Le Canadien, de l’arrivée de nouvelles teintes: "(...)le rouge de Venise, le brun d’Espagne et le vert de Paris(....)".

Journal Le Canadien, 25 mai 1860, p.3.

Les peintures industrielles

Avec l’industrialisation et les possibilités de marché qu’offrent les réseaux de chemin de fer, le portrait traditionnel change peu à peu. À partir de 1860, l’industrie de la peinture développe de nouvelles techniques pour mélanger les pigments et de nouveaux contenants pour les vendre sur de plus grandes distances. La quantité de couleurs disponibles augmente et elles deviennent aussi plus abordables.

 

Les pallettes de couleurs d’antan

Plusieurs manufacturiers de peinture offrent maintenant des chartes de couleurs d’antan pour guider le consommateur dans sa recherche de couleurs. Informez-vous !

 

Pour en savoir plus

Varin, François. « Mariages de couleurs ». Continuité, Printemps 1998, numéro 76, p.11-14.

Guide d’intervention en patrimoine. MRC de Charlevoix. Les Impressions Charlevoix Offsett.Inc. MRC de Charlevoix, 2001, 70 p.


 

 

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