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Catégorie: Navigation

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Pour en savoir plus

La goélette est faite de bois, son fond plat et sa forme élargie est adaptée aux conditions de navigation sur les battures du fleuve. Son faible tirant d'eau lui permet de s'approcher facilement des côtes et son fond plat lui permet de s'échouer à marée basse.


Fiche: Goélettes

Description: Sur les chemins qui marchent

En canot d'écorce

Le fleuve, l'unique voie de pénétration en Nouvelle-France, est pendant longtemps le seul chemin permettant de passer d'un village à un autre. Le chemin du Roy, tracé en 1713, est mal entretenu par les colons. Et les nombreuses rivières s'entrouvrent sur la forêt. Les nouveaux habitants doivent apprendre à circuler sur ces «chemins qui marchent». Aussi font-ils rapidement l'apprentissage de ce moyen de transport particulier aux indigènes, le canot d'écorce : «Ils deviennent, au même degré qu'eux, des rameurs infatigables et des pilotes que l'on ne prend jamais en défaut.» (Émile Salone)

Une particularité québécoise, la goélette à fond plat

Le canot et la chaloupe à voile sont les premiers moyens de transport. Même lorsque la terre nourrit de plus en plus ses habitants, la navigation sur le fleuve demeure essentielle. La population s'accroît. La superficie des terres cultivées s'étend vers l'est et vers le sud. Des villages naissent. La production augmente. Il faut écouler le surplus de ses produits tirés de l'agriculture et de la pêche. Et il faut s'approvisionner à Québec pour tous les autres produits.

Un nouveau type de bateau s'impose. C'est ainsi qu'apparaît la goélette à voile sur les eaux du fleuve Saint-Laurent : à quille d'abord, puis à fond plat pour faciliter l'échouage. Deux types de voiliers seront construits : le sloop et la goélette. Leur forme sera adaptée aux rivages particuliers de la Côte-du-Sud et de l'estuaire où les battures rendent difficile l'accostage des bateaux. Le fond plat deviendra une caractéristique des goélettes du Saint-Laurent.

Extrait de « Kamouraska, raconte-moi le doux pays ! », CLD du Kamouraska, Projet « Opération Héritage Kamouraska ».
 



Historique: Intensification du commerce maritime par le cabotage

Au XIXe siècle, la vie maritime s'intensifie. Les cultivateurs-pêcheurs de la Côte-du-Sud deviennent aussi navigateurs, construisant souvent leurs propres bateaux. Chaque village riverain possède ses sloops et ses goélettes. Les voiliers transportent des produits à Québec, mais ils permettent aussi des échanges entre les nouvelles paroisses échelonnées le long de la côte. Une activité se développe : le cabotage, «une navigation le long de la côte, de port en port ou sans perdre la terre de vue». (Alain Franck)

Tout au long du XIXe siècle, les goélettes à voile font la navette entre les petits ports riverains jusqu'à Québec. De petits bateaux, d'un port de 20 à 40 tonneaux, vont livrer leur marchandise directement à Québec et en rapportent les produits de consommation locale. D'autres, les caboteurs, de plus fort tonnage 40 à 60 tonneaux, favorisent les échanges commerciaux avec la ville mais aussi entre les villages côtiers eux-mêmes. Tous ces bateaux ravitaillent la ville des produits de la campagne : céréales, oeufs, beurre, sucre d'érable, volaille, poisson, animaux vivants tels que le boeuf. Et elles rapportent dans les villages les produits manufacturés en ville ou importés.

Extrait de « Kamouraska, raconte-moi le doux pays ! » CLD du Kamouraska, Projet « Opération Héritage Kamouraska ».
 





Histoire d'entreprise: Un nouvel élan avec le commerce du bois

Une activité, surtout, va permettre d'intensifier le transport maritime : le commerce du bois. La forêt laurentienne a livré dès les débuts de la colonie son bois de chêne et de pin à la France, pour la construction navale. Il est désormais requis par l'Angleterre pour les besoins de sa marine, suite au blocus continental imposé par Napoléon qui empêche l'importation du bois des pays de la Baltique. L'ère des scieries va stimuler encore davantage le commerce maritime. L'ouverture de l'Angleterre comme marché d'exportation de nos produits forestiers facilite aussi l'importation des produits anglais manufacturés ou en demande sur nos marchés, comme les tissus, le fer, le cuir. Le commerce donne un élan à la navigation sur le fleuve Saint-Laurent et favorise l'essor de la construction de goélettes, qui culminera entre 1860 et 1880 dans les villages de la Côte-du-Sud.

Extrait de « Kamouraska, raconte-moi le doux pays ! », CLD du Kamouraska, Projet « Opération Héritage Kamouraska ».

Les chantiers

Les chantiers de la région sont nombreux, plusieurs charpentiers oeuvrent à leurs comptes et construisent des goélettes sur commande. À la Pointe-Sèche, un homme d'affaire anglais engage les artisans de la région ce qui crée un véritable petit village, un véritable chantier naval.

Modernisation et déclin de la goélette

La goélette à voile aura la vie dure, malgré l'arrivée de concurrents plus modernes, tels le bateau à vapeur et le train. Le premier aura surtout du succès pour le transport des passagers, vers la fin du XIXe siècle. Le Grand-Tronc, arrivé à Saint-Pascal dès 1859, favorisera le développement des villages situés à l'intérieur des terres. Mais ceux de la Côte, bénéficiant pour la plupart de la présence de quais, resteront longtemps fidèles au cabotage, modernisant leurs goélettes plutôt que de laisser tomber un moyen de transport efficace, peu coûteux, répondant aux particularités géophysiques régionales.

Au début du XXe siècle, l'arrivée sur le marché du moteur à essence, puis Diesel, révolutionnera le transport commercial. Une première innovation consistera à faire pousser la goélette par une chaloupe à moteur, pour pallier à l'absence de vent. Puis on installera un moteur à bord de la goélette, mais les transformations nécessaires rendront plus précaire la durée de vie du bateau. Les goélettes conserveront longtemps la voile avec le moteur, un règlement du ministère des Transports rendant cela obligatoire en cas de panne. Elles sillonneront le fleuve jusqu'à la fin des années 1970, transportant surtout du bois de pulpe pour les besoins des usines de pâtes et papier. La construction de caboteurs en acier, plus gros, plus rapides et d'un tonnage plus élevé, affectera celle des goélettes en bois. Et finalement le développement du transport par camion aura raison de la goélette, de moins en moins requise par les commerçants. La dernière goélette du Kamouraska, la Monica L., deviendra une attraction touristique au quai de Kamouraska, de 1977 à 1990, alors qu'elle sera démolie, le Musée de Kamouraska n'ayant pu obtenir l'appui nécessaire à sa conservation.

Extrait de « Kamouraska, raconte-moi le doux pays ! » CLD du Kamouraska, Projet « Opération Héritage Kamouraska ».
 




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